Selon l’étude McKinsey ‘Women in Tech’, les femmes ne représentent que 22% des effectifs Tech européens, tous postes confondus. Convaincus que la représentativité des femmes dans la Tech fait partie des solutions, nous vous proposons un tour d’horizon du parcours de trois de nos expertes techniques, qui évoluent sur différents métiers de l’écosystème Tech.
Ludivine, Estelle et Line, reviennent sur leur parcours, leur vision du secteur numérique et les difficultés qu’elles y ont rencontrées. Elles évoquent également leurs modèles, le manque de diversité des équipes et l’impact sur leur quotidien. Chacune aborde également des conseils et pistes pour tendre vers des équipes plus paritaires.
Quel est ton métier ? Et sur quel type de projet travailles-tu actuellement ?
- Ludivine : Je suis développeuse mobile Android, avec une autoformation sur le langage Kotlin.
Je travaille actuellement sur le développement d’une application pour une entreprise de luxe. Je fais partie d’une équipe assez imposante avec : 15 développeurs iOS, 15 développeurs Android, des Scrum, des PO, des PPO, des UX, des QA, … - Estelle : J’ai rejoint l’équipe en tant qu’ingénieure développement étude. Et sur ma mission actuelle, je suis testeuse technico-fonctionnelle pour un grand groupe du domaine de la mobilité. Je suis responsable de la qualité logicielle du site web. Pour cela, je travaille avec une équipe de sept personnes dont : des Scrum Master, PO, testeurs métier et plusieurs développeurs. Seule femme sur le projet jusqu’à présent, une seconde testeuse vient d’arriver en support.
- Line : Je suis Innovation & Solution Manager pour la partie Self-service Analytics au sein du pôle data. À ce titre, je m’occupe de la partie avant-vente sur la solution Tableau. Il s’agit d’une solution d’analytique en libre-service pour les entreprises et de data visualisation. Et je suis aussi responsable du développement de la solution liée à cette expertise, ainsi que de la communauté francophone Self-service Analytics.
Quel a été ton parcours pour arriver à ce poste ?
- Ludivine : Il s’agit d’une reconversion. J’ai une formation initiale en audiovisuel et multimédia. À l’époque la partie multimédia incluait d’ailleurs l’apprentissage du code, comme le Java. Mais je trouvais cela austère. J’ai donc d’abord fait une carrière dans l’audiovisuel avant de me reconvertir en 2019.
Pour cela, je suis passée par un bootcamp à la Wild Code School, avec une formation de 5 mois suivie d’un stage dans une ESN.
Malgré le Covid mon stage s’est bien déroulé et j’ai été embauchée. Et après c’était parti ! - Estelle : J’ai tout de suite su que je voulais faire de l’informatique ! Mais c’était il y plus de 20 ans, et en 1998 il n’y avait pas encore la palette de formations que l’on a aujourd’hui dans ce domaine. Il existait quelques grandes écoles, mais qui n’étaient pas financièrement accessibles. Après un bac S, j’ai donc dû assidûment chercher pour trouver une des rares formations d’assistanat technique en alternance. J’ai ainsi pu commencer ma formation, avec le début des providers et de l’accès à Internet. J’achetais des revues et des livres, car il fallait aussi se former à côté pour être au niveau des autres qui avaient déjà certaines bases que je n’avais pas.
Après mon alternance, j’ai été embauchée en CDI et ma carrière a commencé. D’abord en tant qu’assistante technique, puis assistante chef de projet, chef de projet et business analyst. J’ai ensuite découvert le test logiciel en 2014. Et je suis restée dans cette branche.
Dans ce parcours, j’ai aussi bénéficié de formations en interne et j’ai même repris les études avec une licence d’informatique à Londres. Je n’ai jamais lâché jusqu’à aujourd’hui. - Line : À la base, je suis ingénieure avec une spécialisation dans l’environnement. Pendant 14 ans (dont 10 à l’international), j’ai occupé plusieurs postes au sein du groupe Veolia.
Au cours de cette carrière, j’ai eu affaire à la data sous plusieurs formes. Et je me suis rendu compte que sur ces différents postes, il y avait un fil conducteur sur ‘qu’est-ce qu’on pouvait faire autour de la data ?’ et comment cela pouvait servir aux utilisateurs métier.
Le métier de data scientist était émergent. J’ai alors commencé à suivre des cours en ligne via Udemy pour acquérir des compétences en data science, apprendre à coder en Python et faire du machine learning. J’ai réalisé que ce qui m’intéressait le plus était la partie visualisation de données. J’ai participé à de nombreux challenges dans ce domaine et j’ai posté sur les réseaux sociaux : C’est comme ça que j’ai été repérée par Positive Thinking Company.
Comment t’es venue l’idée d’exercer ce métier ?
- Ludivine : J’y suis allée car il y avait des opportunités professionnelles. J’avais déjà brièvement vu ce à quoi ça ressemblait, donc ce n’était pas complètement l’inconnu. Même si honnêtement ça ne m’enchantait pas spécialement de devoir me reconvertir. Et je n’étais pas non plus sûre que ça me plairait. Mais au bout de deux semaines de formation, j’étais rassurée et j’ai su que c’était fait pour moi.
- Estelle : À l’époque, j’avais une amie qui avait un ordinateur à la maison et on allait chez elle pour y jouer. Je n’avais jamais vu d’ordinateur avant et je pense que cela m’a aussi beaucoup influencé. J’avais déjà un fort intérêt, mais ça a été le catalyseur de ma passion. En tant que lycéenne, j’avais aussi monté ma propre tour PC. Et j’ai acheté mon premier écran en occasion. J’avais cette envie de vouloir entrer dans ce domaine-là. C’est ce qui m’a guidé et encouragé tout du long.
- Line : J’ai réalisé un bilan de compétences pour valider mon intérêt, avec une partie enquête métier. Et dans mes lectures je suis aussi tombée sur Cole Nussbaumer Knaflic, qui a développé une méthodologie autour de la visualisation de données et du data storytelling, qu’elle a déployée chez Google. J’ai été très inspirée par cela, et toutes ces influences m’ont aidée à tracer un chemin dans le vaste monde de la data.
Et après, même si je n’avais pas encore occupé de poste labellisé data auparavant, je faisais déjà de l’analyse de données au final.
Comment ta perception de l’univers Tech a-t-elle évoluée ?
- Ludivine : J’avais l’image de personnes devant leur ordinateur toute la journée. Ce qui est aussi vrai. Mais je n’avais pas du tout la vision de tout ce qui est autour : le travail en équipe, l’apprentissage, les réunions, … Même s’il y en a beaucoup, il n’y a pas que du code à longueur de journée, j’ai vu assez vite que c’était aussi autre chose.
- Estelle : Au début je voyais plus l’aspect jeux. Et après j’ai voulu aller pousser plus loin sur le fonctionnement, le côté technique et matériel de l’ordinateur. Puis en tissant des affinités professionnelles avec des développeurs, j’ai appris comment ils développaient, créaient des programmes, … Et en cherchant aussi à pousser plus loin mon accompagnement dans l’assistance, j’ai fini par faire moi-même du développement. Et c’est en m’intéressant au code que je suis passée de l’autre côté de l’ordinateur, du hardware au software.
- Line : La data pour moi était très liée à l’informatique. Et j’avais eu par le passé des collègues qui faisaient partie d’équipes de développement. Donc j’avais quand même une idée de ce qu’ils faisaient. Mais concrètement, je ne savais pas forcément ce qui était attendu sur le poste, et il y avait tout un pan lié à l’intégration dont je n’avais pas idée.
Je n’ai pas changé d’image depuis, mais j’ai une meilleure compréhension de l’écosystème informatique.
As-tu des role model dans ce métier ?
- Ludivine : Je n’avais pas de personnes dans mon entourage proche qui exerçait ce métier. Donc au départ je n’avais pas de modèle en particulier.
Maintenant je consulte régulièrement et participe quelques fois au Slack Les Duchesses, un groupe de femmes dans le développement.
Je suis aussi déjà allée à une réunion de développeuses lyonnaises dans un café. Pour voir ce qui se passe et suivre l’actualité, mais pas spécifiquement parce que ce sont des femmes.
Mes modèles peuvent aussi parfois être des collègues plus expérimentés tout simplement. - Estelle : Je n’avais pas de role model à la base, au contraire, c’était même un peu dissuasif. Mais j’achetais des revues et j’étais surtout poussée par la curiosité. Mes camarades de classe et de quartier s’orientaient vers d’autres domaines, donc je me suis même un peu isolée pour bricoler sur mes ordinateurs, monter des réseaux internes, …
Maintenant il y a des personnes que je suis sur les réseaux sociaux : Michael Bolton, un testeur développeur et James Bach qui a été mon mentor dans le domaine du test logiciel. Je suis aussi beaucoup le blog de Lisa Crispin, une testeuse éminente dans son domaine, et Emna Ayadi, également reconnue dans le test. Et enfin je suis également membre de la communauté de test Ministry of Testing. - Line : Cole Nussbaumer Knaflic encore une fois. Je fais partie de sa communauté en ligne qui s’appelle Storytelling with data. Je participe régulièrement à des challenges organisés par son équipe. Elle partage aussi de nombreuses ressources. Et cela permet de continuer à monter en compétences et progresser dans la pratique.
Il y aussi Nadieh Bremer, spécialisée en data visualisation, mais plutôt tournée vers le data art. C’est très original et elle traite de sujets différents, complexes et intéressants.
Sinon mon feed twitter est vraiment lié à tout ce qui est data visualisation, et je suis aussi beaucoup ce qui est fait dans la communauté Tableau, dont l’initiative #MakeoverMonday.
Enfin, je suis co-organisatrice du groupe Meetup DataViz Nantes, et par ce biais-là je rencontre aussi des personnes du domaine.
As-tu rencontré des difficultés particulières dans ton parcours professionnel ?
- Ludivine : Tout s’est passé de manière assez fluide. Avec un changement complet de métier, je m’attendais à avoir des difficultés, mais ce n’a pas été le cas. La formation m’a tout de suite intéressée, et en étant passionnée tout est plus agréable. J’ai aussi trouvé le stage très facilement, à un job dating via ma formation.
Il y avait quand même du stress car j’étais alors une totale junior, avec une formation qui n’a pas forcément beaucoup de valeur pour certaines entreprises. Mais une fois dans en poste, malgré le Covid, tout s’est bien déroulé. Après comme j’avais une carrière derrière moi, je n’arrivais pas non plus en tant que tout à fait novice dans le monde de l’entreprise. Et s’il y a peut-être eu un manque de confiance au départ, ce qui peut être compréhensible, cela a été dans la longueur. - Estelle : Ce n’a pas été évident ! Les informations m’ont beaucoup manqué pour me guider et m’orienter. Mais heureusement, aujourd’hui c’est très différent et on a accès à beaucoup plus d’informations et plus facilement.
Dans mon entourage, j’étais aussi la seule qui avait cette envie d’aller dans ce domaine. Je n’avais donc pas forcément de soutien et d’accompagnement. Mon milieu proche ne m’a pas vraiment encouragé, d’autant plus que cela était coûteux. Il y avait effectivement un frein d’accès du fait du coût et du choix réduit de formations. Je faisais des petits boulots pour me faire de l’argent de poche, pour m’acheter du matériel. Mais par la suite, quand ils ont compris que c’était sérieux, mes parents ont compris que j’avais besoin de support. Mais c’est venu petit à petit.
Les principaux freins ont donc été l’accès à l’information, un manque d’accompagnement et d’aide à l’orientation, des formations peu accessibles et pas de modèle auquel s’identifier. - Line : La difficulté que j’ai eue est que j’ai fait ça à un moment où je n’étais pas au top de ma forme sur le plan personnel. Ce n’est pas facile de reprendre les études en étant fatiguée. Ça a forcément un peu ralentit mon avancement. Mais sinon je n’ai pas eu de difficulté particulière. Au contraire, nous avons de la chance qu’il y ait maintenant autant de cours en ligne. C’était vraiment facile de suivre des cours de qualité de manière flexible. Pendant ma formation, j’habitais encore aux Émirats Arabes Unis et là-bas, il n’y avait pas encore de cours sur la data science. Donc c’est ce qui m’a permis de pouvoir avancer sur le sujet.
Quelle proportion de femmes y a-t-il dans ton équipe ? Dans ton environnement professionnel ?
- Ludivine : Dans ma formation la parité était de 50/50. Sur les profils en reconversion, dans ma session en tout cas, c’est vraiment mixte. Par contre, après dans les équipes dans lesquelles j’ai travaillé, plus du tout. C’est plutôt rare de croiser des développeuses. Des UX/UI, des Scrum plus facilement, mais peu de développeuses.
- Estelle : Globalement c’est un domaine masculin. Dans les tests un peu moins, mais je suis en général accompagnée d’hommes et toujours en minorité.
- Line : Je trouve que ça dépend vraiment des cercles que l’on regarde. Chez les clients ça peut être variable, paritaire ou non. Dans la communauté Self-service Analytics en revanche, on est une majorité de femmes (70%). Mais je pense que c’est spécifique à cette communauté, car quand je regarde d’autres cercles, comme le pôle Data en France sur la partie Solution, c’est une majorité d’hommes, je suis la seule femme. Par contre à l’international, en Allemagne par exemple, il y a plus de femmes en proportion.
On voit par contre encore des stéréotypes sur certains schémas liés à la Business Intelligence, où pour la partie analyse de données ils mettent un pictogramme féminin, et pour la partie intégration et traitement des données, ils mettent un pictogramme masculin.
Cela a-t-il un impact sur ton travail ? Aimerais-tu que cela soit différent ?
- Ludivine : Comme pour n’importe quel métier, ce serait mieux que ce soit plus mixte. Après je pense que les choses bougent, car c’est un milieu assez jeune, avec la conscience qu’il y a un besoin de féminiser les équipes.
Et si les propos ne sont pas toujours inclusifs, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise non plus. Dans certains cas, on a pu penser que j’étais moins compétente. Mais ce n’est pas une généralité et plutôt anecdotique. Et ce n’est pas nécessairement spécifique au milieu de la Tech.
Par contre, le monde du développement c’est aussi beaucoup de jeunes hommes célibataires, ou qui n’ont pas encore de vie de famille. Donc là où ils vont pouvoir potentiellement prendre du temps personnel pour faire de la veille technique et monter en compétences, je peux moins me le permettre en tant que mère de famille. Ça peut être le cas pour d’autres métiers, mais dans la Tech il est quand même nécessaire de suivre régulièrement l’actualité pour ne pas être dépassée, et je sens que j’ai moins de temps disponible. Heureusement que l’on partage la veille et les connaissances en équipe, ce qui me permet quand même d’y accéder. - Estelle : Quand on est une femme dans un domaine majoritairement masculin, il y a parfois de la condescendance car on est une femme. Les gens ne s’en cachent pas. Mais ça se passe aussi parfois très bien, comme dans mon équipe actuelle.
Pour moi ce défi m’a aussi permis de me surpasser pour être reconnue, écoutée, et prouvée que j’étais là parce que je le méritais.
J’ai donc été impactée sur le fait de toujours vouloir aller me former et me dépasser. Mais du coup, parfois ce n’est pas évident si l’on n’est pas reconnue pour ce que l’on fait, et l’on peut avoir des moments de découragement et de perte de confiance en soi.
Le manque de reconnaissance peut donc impacter la dynamique d’équipe, et il peut aussi parfois être difficile de s’intégrer à une équipe masculine déjà très soudée. La communication aide beaucoup. Aujourd’hui je suis reconnue et j’ai ma place dans l’équipe. Mais au début cela a été difficile d’avoir cette confiance en soi quand on arrive et qu’on n’est pas forcément tout de suite reconnue. - Line : Je pense qu’en tant qu’ingénieure en général on est souvent confrontée au fait d’être en minorité. On s’en aperçoit rien qu’en regardant les chiffres en école d’ingénieur. Dans ma promotion on était une ‘bonne’ proportion de filles, alors qu’on n’était que 25%. Je suis favorable à inverser la tendance.
As-tu des suggestions pour avoir des effectifs plus paritaires ?
- Ludivine : Agir sur la formation initiale ! Les mathématiques obligatoires ont été enlevées pendant 2 ans. Ça a fait beaucoup de mal, d’autant plus pour les filles qui ne vont pas autant vers ces filières-là.
Pour la formation continue ou les reconversions, développer aussi davantage les ateliers d’initiation. Que ce soit spécifiquement pour les demandeuses d’emploi, mais aussi les femmes qui ne sont pas encore du tout tournées vers ce domaine. Ça permet de découvrir, d’essayer et de réaliser que la Tech peut nous plaire. Ce n’est pas forcément un domaine vers lequel toutes les femmes vont se tourner spontanément, car c’est encore un secteur assez stéréotypé. C’est donc une bonne idée de l’amener à elles.
Pour les entreprises, qu’elles continuent à vouloir plus de mixité dans les équipes sur tous les métiers, y compris le développement. Et aussi proposer un salaire équitable !
J’ai l’exemple d’une amie plus compétente qu’un de ces collègues homme et qui était payée 10% de moins. Avec le contexte actuel de marché en forte croissance ce genre d’entreprises on les fuit ! Mais c’est quand même anormal ! - Estelle : La sensibilisation par le biais associatif et éducatif. Il est important de sensibiliser les jeunes le plus en amont possible des formations. Aujourd’hui on initie aux métiers du développement parfois au collège, mais il faudrait aller encore plus tôt. Notre vie quotidienne est guidée par le numérique. Il faut donc en donner des clés de compréhension le plus tôt possible. Dès la maternelle on peut commencer à éduquer à la compréhension aux concepts de l’informatique, avec des Lego par exemple. Si les enfants sont éduqués à ces concepts, et ont une vision du fonctionnement du numérique, ce sera plus facile de reprendre ensuite ces cours au collège et au lycée. Il n’y aura alors pas forcément besoin de longues études pour se décider et s’orienter.
- Line : Je suis plutôt favorable à des quotas, au niveau des équipes opérationnelles et du management. Il y a aussi une sensibilisation à faire auprès des jeunes filles dans les écoles, mais assez tôt dès le primaire, puis le collège, pour que les filles ne s’autocensurent pas et aillent vers des parcours scientifiques. Il faut aussi donner de la visibilité à des personnes expérimentées dans la Tech ou dans des carrières scientifiques pour donner des exemples. Et ces modèles il faut les mettre en avant à tout moment : dans le parcours scolaire, lors des parcours de reconversion, dans des réseaux d’entraide, … Ça aide que l’on puisse partager sur des sujets liés au fait que l’on soit femme. Et c’est important de se soutenir.
Quels conseils donnerais-tu à une personne souhaitant se lancer dans un métier Tech ? Et à des femmes en particulier ?
- Ludivine : Essayer ! Il faut un peu de logique et de connaissances en maths, donc autant profiter des nombreuses formations autodidactes disponibles pour tester. Parfois on est frustré car on n’arrive pas à résoudre un problème. Puis quand on y parvient, ce sont des petites victoires quotidiennes qui donnent le moral. C’est parfait si on aime trouver des solutions, résoudre des énigmes.
Mais c’est aussi important de ne pas se fermer de portes, même si on n’a pas fait de maths ou de filière scientifique. - Estelle : Nous sommes dans un monde numérique, avancé dans une dynamique de transformation digitale. On ne peut pas vivre aujourd’hui sans être impacté par le numérique que ce soit dans le domaine personnel ou professionnel. Il est donc important de suivre le mouvement et de s’intéresser aux métiers d’avenir. Surtout qu’il y a énormément de besoins et d’opportunités.
De plus, il y a une forte diversité dans les métiers du numérique : développement et technique, mais aussi tests, UX, UI, …
Aujourd’hui je promeus justement que les femmes n’aient pas peur d’entrer dans ce secteur-là. Il y a de plus en plus d’outils de code intuitifs, faciles à manipuler et accessibles à tout le monde. Avec le développement de l’agilité, le domaine et les projets ont évolué, il y a le côté développement mais aussi soft skills : adaptabilité, communication et interaction avec une équipe. À compétences égales, les femmes peuvent aussi apporter une nouvelle vision sur certaines choses.
Via l’association 10 000 codeurs, je forme des jeunes filles, et je leur demande de ne pas avoir peur et de ne pas se sentir lésée. Je leur demande de s’informer sur ces métiers dans lesquels on peut être autonomes et épanouies. - Line : L’important est de se renseigner sur le métier. La data par exemple est un vaste domaine. On peut donc essayer de rencontrer des personnes qui sont dans ce domaine pour comprendre ce qu’elles font vraiment, pour s’aider à cibler ce qui nous intéresse. Il y a LinkedIn, les Meetup, des stages, … Il est donc facilement possible de s’informer et de commencer à se former sur la base pour valider ce qu’on aime bien et se diriger vers quelque chose qui nous plaît.
Mener aussi de petits projets personnels dans le domaine, et notamment via des initiatives communautaires, comme par exemple Data for good, permet de mettre un premier pied dans la data en ayant un impact social positif.
Au sujet des femmes dans le monde de l’entreprise, je recommande ce livre écrit par Sheryl Sandberg, ex-DG de Facebook : Lean In : Women, Work, and the Will to Lead !
Pour approfondir ce sujet vous pouvez également retrouver notre article sur l’impact du manque de diversité dans les métiers de la Tech et les moyens d’action pour faire évoluer la situation :
Diversité au sein des métiers du numérique : Impact et moyens d’action
Selon l’INSEE et Syntec Numérique, en France les 2/3 des métiers du numérique sont occupés par des hommes.
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