Impacts environnementaux et sociétaux : Un numérique plus responsable est nécessaire

Impacts environnementaux et sociétaux : Un numérique plus responsable est nécessaire

Il est important de comprendre les liens entre la fabrication et l’utilisation d’équipements numériques, leur consommation de ressources et les conséquences sur l’environnement et la société. Cette connaissance des impacts et des enjeux permet ensuite d’envisager des solutions pour un numérique plus durable.

Cet article s’appuie sur les données de la Fresque du numérique. Il s’agit d’un atelier collaboratif, qui vise à sensibiliser et former aux enjeux environnementaux et sociétaux du numérique.
L’atelier permet aussi de réfléchir collectivement aux actions activables pour évoluer vers un numérique durable.

Les opportunités du numérique

Bien que comportant des externalités négatives, il est important de souligner que le numérique nous offre également de nombreuses possibilités.

C’est pour l’ensemble de ces raisons, que le numérique a pris une place prépondérante dans nos quotidiens professionnels et personnels.
Aujourd’hui il n’est donc pas question de s’en passer. Mais il est question de comprendre l’impact de ses activités afin de questionner nos besoins et nos usages.

Les impacts environnementaux et sociétaux du numérique

Impacts lors de la fabrication des équipements numériques

Pour accéder à ces activités numériques, différents équipements sont nécessaires : 

Sur l’ensemble du cycle de vie de ce matériel, le premier impact intervient lors du processus de fabrication.
Ce sont les équipements utilisateurs qui ont alors la plus grande empreinte. À la fois car on en fabrique en plus grand nombre, mais aussi car ils ont une durée de vie globalement moins longue, et qu’ils sont donc plus souvent renouvelés.

Chaque équipement fabriqué exige un nombre important de ressources naturelles. Par exemple pour un ordinateur de 2 kg, il aura fallu mobilisé 800 kg de ressources (dont minerais, eau douce et énergies fossiles).
L’extraction, la fabrication et le transport de ces équipements nécessitent donc beaucoup de matière et d’énergie.

De plus, ces stocks de ressources utilisées sont des ressources finies.
Des pénuries de ressources sont donc à prévoir dans le temps. En effet, les concentrations des gisements s’amenuisent et seront de plus en plus difficiles d’accès. Nécessitant donc un coût énergétique, environnemental et financier de plus en plus important.
Ces pénuries conduiront à des flambées de prix. Et ces deux éléments combinés, pourront mener à la fois à une rupture de continuité de services numériques et à des tensions géopolitiques sur l’attribution des ressources.

Impacts lors de l’utilisation des équipements numériques

Le trafic Internet augmente de manière exponentielle. Il a été multiplié par 10 entre 2010 et 2020. Et l’essentiel de ce trafic, soit 80%, est lié au visionnage de vidéos.

Or, accéder à Internet nécessite le fonctionnement et l’usage d’infrastructures réseaux, de data centers et d’équipements utilisateurs. Ces derniers représentent environ 34 milliards d’équipements dans le monde, entre ordinateurs, smartphones mais aussi montres, télévisions et autres objets connectés. Ce qui représente une moyenne de 8 équipements par utilisateur.

Et ces infrastructures et équipements consomment de l’électricité lors de leur utilisation. Cela représente environ 5% de la consommation d’électricité mondiale. Et ce sont les équipements utilisateurs qui sont le plus consommateurs. Ce qui s’explique par le fait qu’il y en ait beaucoup plus en termes d’ordre de grandeur.
En sachant qu’au niveau mondial, les deux tiers de l’électricité sont produits à base de charbon ou de gaz, donc d’énergies fossiles. Tout comme pour l’extraction, la combustion de ces énergies fossiles émet du CO2 et contribue au dérèglement climatique en créant un effet de serre additionnel.

De plus, l’utilisation excessive du numérique génère également des problèmes de santé mentale. On peut citer l’anxiété, la dépendance et des troubles de la concentration.

Impacts lors de la gestion de fin de vie des équipements numériques

Après fabrication et utilisation, les équipements numériques finissent par devenir des déchets électroniques. Et cela de manière accélérée du fait de l’obsolescence technique matérielle ou logicielle, mais aussi du fait de l’obsolescence psychologique. Un ordinateur a par exemple une durée de vie de 4 ans en moyenne et 88% des français changent de smartphone alors que l’ancien fonctionne encore.

Une partie des équipements inutilisés reste stockée dans les placards des particuliers et des entreprises.
Et seulement 17% des équipements sont collectés au niveau mondial pour rejoindre des filières de recyclage. Ce nombre grimpe à 50% en France. Le reste est soit enfoui ou incinéré, ce qui contribue à la pollution des sols, de l’eau et de l’air. Et une grande majorité, 60%, rejoint des circuits illégaux. Ils sont alors exportés pour être retraités dans des conditions indécentes, puis rejoindre des décharges sauvages.
Mais malheureusement, même lorsqu’ils sont collectés et rejoignent les filières légales, le recyclage des équipements n’est pas optimal.
Une infime partie de la matière seulement est récupérable. Et le reste des matériaux va également finir incinéré ou enfoui. Car un équipement regroupe plus de 50 métaux différents, présents en petites quantités et avec des alliages. Il est donc complexe de les séparer.
Avec un faible taux de collecte, puis de recyclage, seulement un faible taux de matière est donc effectivement recyclé. Et il y aussi d’autres limites, comme la perte de qualité de la matière à chaque cycle de recyclage, et la consommation d’énergie et de matière nécessaire au processus de recyclage.

Vers un numérique plus responsable

Pour résumer, le numérique est composé d’éléments tangibles qui permettent son utilisation : Des datacenters et serveurs, des infrastructures réseaux et des équipements utilisateurs. Ces éléments ont un impact lors de leurs différentes phases de vie : de la fabrication, à leur utilisation puis à leur fin de vie.
Il s’agit d’un impact à la fois :

Et cela est en train de s’accélérer avec de nouveaux usages émergents et à venir (5G, véhicules autonomes, IA, …).
Pour réduire ces impacts, nous ne pouvons d’ailleurs pas compter sur le progrès technique. Les effets positifs de l’optimisation de la consommation énergétique ou du processus de fabrication des équipements sont constamment contrebalancés par un effet rebond qui multiplie les usages.

Il est donc impératif de se tourner vers d’autres solutions afin d’œuvrer pour un numérique responsable et durable.
Un autre numérique est possible en appliquant les principes de sobriété, que ce soit en tant que particulier ou professionnel.

Côté matériel, il est possible de :

D’un point de vue conception, il est possible de :

D’un point de vue de l’usage, il est possible de :

Dans tous les cas, il est essentiel de :

Appliquer une démarche de sobriété numérique, dans les différents aspects de sa vie personnelle et professionnelle, permet donc de lutter contre le suréquipement, la surconsommation, la sursollicitation cognitive et la réduction de durée de vie des équipements.
Il s’agit de questionner et de raisonner ses usages et ses pratiques pour réduire son empreinte environnementale et sociétale.


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