Management 3.0 : vers un leadership agile ?

Management 3.0 : vers un leadership agile ?

“Manage the system, not the people” : voici tout l’enjeu du management 3.0 selon Jurgen Apello. En effet, le management a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Il a progressivement abandonné un esprit de commandement, de contrôle pour un leadership plus humain.

Nassim Lehri, Coach Agile dans les équipes parisiennes de Positive Thinking Company, propose un bref historique des différentes formes de management, aboutissant au leadership moderne.

L’évolution du management, d’une version 1.0 à 3.0

Le management 1.0, tel que défini par Jurgen Appelo, s’appuie sur le taylorisme. Dans ce modèle directif, l’employé n’est pas considéré comme autonome. Il doit être dirigé par un manager, qui détient la connaissance. Dans cette organisation du travail très verticale et hiérarchique, les tâches, la cadence ou encore le mode opératoire sont imposés à l’employé. En somme, ce type de management ne considère pas l’humain. Il se concentre sur l’évaluation du rendement et la productivité, à travers un système de récompenses ou sanctions. Seule une progression hiérarchique de l’employé lui permet de sortir de cette dichotomie et d’accéder à une forme de reconnaissance.

Le management 2.0 se caractérise par un système vertical et pyramidale, dans lequel l’aspect humain est davantage considéré. Le toyotisme, fondé par l’ingénieur industriel japonais Taiichi Ohno, est une illustration de ce type de management. Le toyotisme prône une réduction des coûts de production, une diminution des délais pour une production de la meilleure qualité possible. Par ailleurs, le respect de la méthode et de la théorie est fondamental. Bien que l’avis de l’employé soit pris en compte, le manager reste le seul décisionnaire et continue de distribuer les tâches. Ainsi, le management 2.0 est davantage participatif, même s’il s’inscrit dans un cadre très hiérarchisé.

Le management 3.0 rompt avec les deux types de management décrits précédemment. Ce dernier repose sur 3 principes fondamentaux, inspirés de la devise « Engage People, Improve Work, and Delight Clients » :

  1. Engage people : l’humain est au cœur de la réussite. Le résultat dépend du niveau d’engagement et de la qualité des interactions des personnes.
  2. Improve work : les collaborateurs ont les clés en main pour améliorer le système dans lequel ils évoluent.
  3. Delight clients : la satisfaction du client est primordiale.

Ce management adaptable et flexible, est modélisé par l’auteur comme un monstre difforme nommé Martie, incarnant les 6 préceptes suivants :

  • Dynamiser les personnes
  • Responsabiliser les équipes
  • Aligner les contraintes
  • Développer les compétences
  • Développer la structure (organisation, équipe)
  • Améliorer tout ce qu’on peut

Le rôle du manager n’est plus de gérer les personnes mais le système. Il devient alors un leader et propose un cadre permettant aux équipes d’atteindre un haut niveau de performance. Il les accompagne pour qu’elles puissent devenir les plus autonomes et auto-organisées possible, tout en tenant compte de leur bonheur. Les décisions sont prises de manière collégiale et la reconnaissance se fait entre pairs. Le management 3.0 ne se résume pas simplement à l’utilisation de différents outils tels que le calendrier d’origine japonaise Niko-Niko, les Moving Motivators inventés par Jurgen Appelo ou encore le jeu de carte Delegation Poker. Il s’agit d’un véritable état d’esprit autour du leadership.

Et l’agilité dans tout ça ?

Le mot agilité nous fait immédiatement penser au Manifeste Agile, à ses 4 valeurs et 12 principes. Néanmoins, l’agilité n’est pas réservée au développement logiciel : elle peut concerner différents domaines tels que les ressources humaines, l’industrie automobile, l’éducation. Il s’agit d’une approche itérative et collaborative, qui encourage l’adaptation et le travail d’équipe pour favoriser l’amélioration continue. 

Alors dans quelle mesure ces différents types de management font-ils appel à l’agilité ? Le management 1.0 n’a rien à voir avec l’agilité. Les collaborateurs ne sont considérés que comme des exécutants. Le management 2.0 est, quant à lui, plus proche des notions de Lean. Toutefois, la notion de verticalité y reste très importante. Enfin, le management 3.0 se base davantage sur l’agilité en plaçant les collaborateurs au cœur du système. C’est un grand changement dans la culture managériale, qui s’inscrit en rupture avec les systèmes encouragés par les Management 1.0 et 2.0.

Vers un leadership agile en France ?

Force est de constater que le management 3.0 et la notion de leadership agile qui lui est associée reste minoritaire en France. La majorité des entreprises appliquent toujours un modèle de management 2.0 (voire un peu encore le 1.0), avec un archétype plutôt « à l’échelle » du fait d’une vision encore conservatrice.

On observe cependant peu à peu l’émergence d’un leadership agile. Plébiscité par les nouvelles générations, celui-ci s’est notamment répandu avec la généralisation du télétravail lors de la pandémie de coronavirus. Ce leadership encourage la prise de responsabilité décentralisée tout en laissant davantage d’autonomie aux équipes. Cette gestion flexible et collaborative représente ainsi l’avenir du travail.

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